Sahara occidental : Sous pression, les Américains ont changé de ton

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La dernière réunion du Conseil de sécurité a poussé les Etats-Unis à revoir sa copie au sujet de la reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, annoncée par Donald Trump, dont la «proclamation pourrait être défaite» par l’administration Biden, a déclaré Aboubakr Djemai, professeur de relations internationales à l’université américaine Aix-en-Provence (France).

Le changement de ton constaté, hier, chez le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, qui «a parlé d’un dialogue politique entre les différentes parties» est lié «à la réunion du Conseil de sécurité tenue lundi dernier à la demande de l’Allemagne qui, loin d’entériner la nouvelle position américaine au sujet du Sahara occidental, a plutôt réaffirmé la position du Conseil de sécurité par rapport au problème.

Une position en faveur du règlement du conflit dans le cadre des résolutions de l’ONU et dans un cadre concerté et de négociations entre les différentes parties», a indiqué samedi le Pr. Djemai à la chaîne RFI (Radio France internationale).

Le chef de la diplomatie américaine, qui s’exprimait dimanche au sujet de l’ouverture d’une mission diplomatique virtuelle au Sahara occidental occupé, avait tenu des propos mesurés tranchant avec l’annonce faite par Donald Trump, le 10 décembre courant, au sujet de la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.

«J’imagine que la diplomatie américaine a dû s’apercevoir que les autres puissances composant le Conseil de sécurité ne la suivaient pas», a indiqué le professeur Djemai. Il a ajouté que l’argument principal sur lequel pourrait s’appuyer le nouveau président américain, Joe Biden, pour annuler l’annonce faite par Trump est de dire que la position du président sortant «est loin de faire l’unanimité parmi ceux qui vont décider du sort du Sahara occidental».

Plusieurs personnalités politiques américaines ont dit souhaiter voir Joe Biden, qui prendra ses fonctions le 20 janvier prochain, annuler la décision de Donald Trump qui exprime une position contraires au Droit international.
R. I.