Sommet arabe : l’initiative algérienne à pas sûrs

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Dans un monde arabe tiraillé par des enjeux géopolitiques et géostratégiques, l’Algérie est-elle vouée à prêcher dans le désert, en appelant à un sommet de la ‘’Umma’’, tel que le souhaitent nombre de félons, parmi les renégats du pays et leurs mentors à l’échelle internationale ?

La question a ce mérite d’être posée, pour situer clairement l’initiative de l’Algérie, à l’aune de ses grands fondamentaux en matière de politique extérieure.

Et c’est au chef de la diplomatie algérienne, après un périple de concertations dans les pays arabes, d’apporter la lumière.

«Contrairement aux contrevérités circulant sous le titre ‘’report du Sommet’’ au moment où la date de sa tenue n’a pas été fixée ni aucune décision prise la concernant, et conformément aux mesures en vigueur dans le cadre du système arabe, le président de la République compte proposer une date alliant la symbolique nationale historique et la dimension arabe, une date qui consacre les valeurs de la lutte commune et de la solidarité arabe», a ainsi, glissé Ramtane Lamamra, samedi passé lors de son audience des ambassadeurs de pays arabes accrédités en Algérie.

Une date qui devrait être adoptée par le conseil des ministres arabes lors de sa session ordinaire prévue en mars prochain, avec l’appui du secrétariat général de la Ligue arabe, précisera Lamamra.

C’est donc d’un pas sûr que l’Algérie veut conforter son initiative, en parachevant le processus préparatoire «dans la forme et dans le fond», met en exergue Ramtane Lamamra, devant aboutir à la réalisation des conclusions d’une politique confortant la crédibilité et l’efficacité de l’action arabe commune.

In fine, il s’agit bien pour l’Algérie de blinder une approche participative, consistant, dans ses saillies, à parvenir à des formules consensuelles sur les principales questions qui seront soulevées lors du prochain sommet arabe, « y compris la fixation d’une date propice pour sa tenue», a souligné le chef de la diplomatie algérienne.

Une démarche rendue autrement plus ardue que le déchirement actuel de la nation arabe, entre conflits régionaux et normalisation avec l’entité sioniste ainsi que la prévalence d’une situation sanitaire, due à la pandémie du coronavirus, critique, constitue des défis d’ampleur, qui appellent à la pondération, la clairvoyance politique et une certaine aura. En somme, ses atouts avérés de l’Algérie.
A.K.