Montage automobile en Algérie: l’indispensable sous-traitance

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La stratégie du gouvernement participe pour une grande part dans la création d’un environnement favorable qui permet d’attirer les constructeurs automobiles qui ambitionnent d’installer, en partenariat, leurs usines en en Algérie.

L’industrie automobile naissante en Algérie est un choix stratégique qui s’affirme de jour en jour. Après Renault, Hyundai, pour ne citer que ces deux exemples, voilà Volkswagen qui investit la zone industrielle de Relizane. La Golf 7, l’Ibiza, le Caddy Volkswagen et la Skoda Octavia sont désormais annoncées comme des produits à livrer aux algériens à partir de l’usine Sovac Production, implantée à l’ouest du pays.

Le montage automobile, faut il le signaler, est assujetti à l’intégration. Cette dernière est une condition sine qua non imposée aux acteurs de cette nouvelle aventure. Le taux de cette intégration devant augmenter crescendo au fur et à mesure que le processus se mette en place.

Dores et déjà les professionnels et les investisseurs directement engagés dans le challenge du montage SKD rappellent que l’intégration est réalisée de facto lors de l’installation des unités de production. A les en croire, un appréciable ratio de cette intégration est déjà assuré par la création de l’emploi in situ.

L’on ajoute que les pièces à monter sur le territoire algérien finissent par garantir un seuil acceptable d’intégration, du moins en répondant favorablement aux exigences du cahier des charges édicté par les pouvoirs publics. A ce titre, des exemples instructifs ne manquent pas. Pour Global Motors Industries (GMI), représentant exclusif de la marque Hyundai Truck& Bus en Algérie fait part de perspectives de développement claires. Il compte poursuivre ses efforts pour atteindre le taux minimal d’intégration de 40% à l’horizon 2020.

Le constructeur suédois Scania, présent en Algérie depuis une quinzaine d’années, annonce son projet d’usine de montage de camions à Mascara. Parallèlement à ce dernier, Sealynx international, filiale du Groupe GMD, spécialisée dans la fabrication de produits en caoutchouc pour l’étanchéité de carrosseries automobiles, s’installe en Algérie, plus précisément à Oued Tlélat à Oran.

Elle fournira les usines automobiles présentes et futures en joints en caoutchouc. Au démarrage, le site qui s’étale sur 12.000 m² est prévu pour fournir les producteurs en activité en pièces pour les modèles qu’ils commercialisent. Dans un deuxième temps, l’objectif est d’intégrer rapidement au sein de l’usine créée en Algérie les activités futures pour Peugeot PSA et d’autres constructeurs automobiles ou poids lourds, notamment le Suédois Scania.

Au démarrage du projet la production prévue est de 500.000 joints sur 2017, 1 000.000 en 2018 puis à terme production de plus de 2.000.000 de joints pour les usines Renault et PSA en 2021. Le Groupe mécanique découpage (GMD) est un groupe stéphanois créé en 1986 par Alain Martineau qui est à ce jour le principal actionnaire et le président-directeur général. Ce groupe exerce aujourd’hui dans cinq métiers de sous-traitance, à savoir le découpage et l’emboutissage, la tôlerie et tôlerie/intégration, l’injection plastique, la fonderie d’aluminium et le caoutchouc.

Le tissu industriel et de sous-traitance devant soutenir la production automobile en Algérie commence de la sorte à connaître ses premiers balbutiements. Bien des patrons d’enseignes automobiles sont déjà prêts pour amorcer le virage de la sous-traitance. C’est le cas par exemple de Sofiane Hasnaoui qui explique que le Groupe Hasnaoui, représentant de la marque Nissan en Algérie, est riche de deux filiales de sous-traitance dédiées à l’industrie automobile. Le même responsable arbore un portfolio d’activités au service du développement du nouveau paysage économique algérien.

Ces investissements sont concrétisés par ses deux filiales. A savoir Tabco. Soit un joint-venture entre le Groupe Hasnaoui et Erkurt Holding, dans le domaine de la production de composants automobiles destinés à l’industrie automobile en Algérie telle que les panneaux de portes, les tapis d’habitacles, l’injection de mousse, les coiffes pour sièges…etc.

La filiale est appelée à activer également dans le domaine de la production textile et plastique. GH Multimédia est quant à elle présentée comme une usine de fabrication et de montage dotée d’installations logistiques performantes située à Blida, d’une superficie de 25.000 m², pour la fabrication de cartes mères électroniques, l’assemblage d’autoradio et système multimédia destinés notamment à la sous-traitance automobile, aussi une ligne de montage d’électroménagers ainsi qu’un laboratoire de contrôle de la qualité.

Ces activités s’inscrivent dans une décision globale d’augmenter les investissements industriels du Groupe Hasnaoui et de créer un tissu de sous-traitance pour soutenir les projets locaux et cela en s’alignant aux exigences de l’environnement économique et des pouvoirs publics pour contribuer au développement de divers secteurs notamment l’automobile. Les constructeurs et leurs partenaires nationaux autant que les pouvoirs publics sont conscientes de l’importance de l’émergence de ce fameux tissu industriel devant soutenir toute production automobile.

Ce dernier aura pour vocation d’usiner et de fournir la pièce de première monte, sachant qu’à terme il sera apte à exporter, car bénéficiant de l’homologation des constructeurs automobiles. Finalement, les paramètres devant permettre la viabilité de l’ambitieux projet de montage automobile, toutes marques confondues, auquel l’Algérie tient énormément, sont a priori respectés. Les autorités affirment jouer la carte du long terme qui verra l’Algérie produire suffisamment de véhicules pour amortir le coût d’investissement de départ, avec à la clé, une vraie manufacture et un réel transfert de technologie. Il va sans dire que dans ce processus de longue haleine qu’est l’assemblage et la construction de véhicules, la qualité s’acquiert avec le temps.

L’on exhorte donc les sous-traitants à se lancer dans l’aventure palpitante qui s’annonce, à savoir participer par leur apport au montage de voitures et de camions qui sortent et sortiront bientôt des usines implantées sur le sol algérien. «Pourquoi attendre trop longtemps, manifestez-vous et faites preuve d’audace en faisant part de vos propositions», a lancé dans ce sens M Mohamed Bairi, patron d’Ival Spa, en direction de ces nouveaux entrepreneurs comme pour signifier que seul l’engagement permettra de baliser le long chemin qui reste à parcourir. «Nous sommes en partenariat avec un géant mondial, en l’occurrence notre partenaire historique Iveco. Nous sommes donc en plein dedans, si je puis dire. L’entreprise de montage est donc bien là. Elle est implantée à Bouira. Nous escomptons bientôt la sortie du premier Iveco Daily, ce modèle châssis cabine est un représentant de la gamme légère», a-t-il déclaré en invitant à un partenariat gagnant-gagnant. De source proche du ministère de l’industrie et des mines l’on recense quelque 500 à 600 sous-traitants dans le secteur industriel au niveau national.

Nombreux sont les sous-traitants qui font, néanmoins, part de leur inquiétude quant aux taxes qui pourraient les acculer à l’import, et qui frappent particulièrement certaines matières stratégiques comme le plastique, dont les taxes sont évaluées à +72% TVA incluse. Signalons par ailleurs que le plan du FCE, pour le développement du secteur de la mécanique, ambitionne de générer des recettes d’un milliard d’euros dans les prochaines années et de créer environ 15.000 à 20.000 postes d’emploi directs grâce à la sous-traitance.

Zdek Sellami

1 COMMENTAIRE

  1. En premier lieu je tiens à vous féliciter pour votre quotidien en ligne. J’aimerais ensuite partager avec vous certaines remarques concernant vos articles, évitez nous svp les longs articles en optant pour des articles moins détaillés comme ceux de TSA. Merci pour votre compréhension.