Autofinancement des APC : Une tâche ardue

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A l’ombre de la crise pétrolière, traduite par une chute des prix désormais incontrôlable, l’Etat s’est mis à l’heure de certains impératifs convergeant tous vers un même point commun : la diversification des ressources génératrices d’entrée d’argent.

Et, fait méritoire, pour la première fois de leur histoire, les collectivités locales sont mises à contributions. Ainsi et tour à tour, Sellal, hier, et Tebboune, aujourd’hui, prônent résolument l’autofinancement des assemblées populaires communale (APC).

Depuis, le premier responsable du secteur, Noureddine Bedoui, n’a de cesse de répercuter cette orientation. Mais pour un grand nombre d’observateurs, au fait de la scène publique, cette option revêt les pourtours d’un effet d’annonce, loin de la réalité.

De fait, renommées budgétivores et plutôt habituées à l’assistanat, les mairies n’ont ni la culture, ni les mécanismes juridiques de base idoines pour passer du statut de ‘’consommateur’’ outrancier, dans la plupart des temps, de bien et de services à « producteur » rigoureux et rationnel qu’attend de lui l’Etat à l’avenir.

Par ailleurs, la question lancinante qui se pose reste de savoir par quel apport pourrait-on, arriver à l’autofinancement ? Grosso modo, il se distingue deux options à ce niveau : la taxation fiscale et l’investissement.

Mais combien de communes sur les 1500 existantes à travers le territoire national peuvent-elles offrir de telles perspectives, sachant que plus de la moitié frise le dénuement total?

Si, ici et là, et en attendant de voir les nouvelles mesures de l’Etat à ce chapitre mieux se préciser, l’on parle de collecte plus stricte de l’impôt et une tarification « sérieuse », à défaut d’être conséquente des services, il restera toujours à revisiter un certain nombre de lois régissant la Municipalité pour la hisser au diapason et répondre à ce nouveaux enjeux.

Guère à une sinécure avec des mentalités archaïques et l’esprit « Beylik ».

Les APC « cossues » peuvent certes tirer, par exemple, l’impôt sur les grosse fortunes implantées dans leur territoire encore faut-il qu’en amont les mécanismes d’exécution soient résolument mis en branle.

Elles peuvent tout autant s’adonner à maints investissements, dont la construction de logements, soit dans les limites de la commune soit en dehors.

On rappellera, à cet effet, les fameuses « entreprises communales de travaux publics» dont certaines ont constitué de véritable fleurons du BTPH et mises à mort à la fin des années 80. Seront-elles réhabilitées dans le cadre de la nouvelle stratégie du MICL ?

Mais au-delà des disparités par endroits énormes, les APC font face également à des situations qui compromettent toute velléité de se réapproprier leurs biens ou leurs argents et espérer ainsi prétendre à assurer l’autofinancement.

Il s’agit entre autre de cette propension à la résistance à tout bout de champ du citoyen qui agite le spectre de la menace de la paix sociale. Un cauchemar éveillé pour tout édile et que l’Etat doit considérer en premier lieu en mettant les lois en pratique pour réhabiliter ou asseoir son autorité et celle de ses élus.

Azzoz Kouffi