Championnat de France de Formule 4 FIA : Isack Hadjar, la surprise du tournois

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Relancé plusieurs mois après la date initialement prévue, lors des fêtes de paques à Nogaro, le Championnat de France de Formule 4 FIA a repris ses droits dans deux circuits qui perpétuent la tradition de ce Championnat, à Nogaro y a 3 semaines, et à Magny Cours le week-end dernier. Magny-cours qui, pour rappel, accueillait jusqu’en 2008 la manche française du Championnat du Monde de Formule 1, qui a vu briller des dizaines de champions à l’image de Michael Schumacher, Fernando Alonso, Mika Hakkinen pour ne citer qu’eux.

Après une première saison qui l’a vu, à 14 ans seulement, remporter le Grand Prix de Spa Francorchamps, alors qu’il concourait dans la catégorie juniors, devenant au passage le plus jeune vainqueur au Monde de Formule 4 FIA (parmi tous les Championnats Homologués par la Fédération Internationale de l’Automobile – FIA- qui peuvent également être considérés comme une porte d’entrée à la très convoitée F3 FIA), le jeune franco-algérien Isack Hadjar rempile pour une deuxième saison avec pour objectif décrocher le titre, et rejoindre au palmarès d’illustres champions qui sont passés par le Championnat organisé par la FFSA (Fédération Française des Sports Automobiles) Académie à l’exemple de Loïc Duval (Vainqueur plus tard de la Mythique course des 24H du Mans et Champion du Monde d’endurance), Jean-Éric Vergne (Double Champion du Monde de Formule E), Stoffle Vandoorne (Belge) vainqueur du Championnat de GP2 (Formule 2 actuellement), pour ne citer que ceux-là.
Le jeune Hadjar (15 ans), qui est considéré parmi les favoris pour le titre cette année aura fort à faire devant une concurrence qui ne restera pas les bras croisés, comme montré durant le ces deux week-ends de course à Nogaro et Magny-Cours.
En effet, les deux pilotes japonais Ayumu Iwasa (19 ans, vainqueur du volant SAS – Suzuka Automobile School – et Ren Sato (Champion du Japon de F4 2019), monopolisant, dans l’ordre, les deux premières places lors des courses 1 et 3 à Nogaro en Course 1, Hadjar les rejoignant sur le podium, sa mécanique l’ayant trahi en course 3 alors qu’il était 2ème l’obligeant à abandonner. En course 2 avec grille inversée pour les 10 premiers pilotes à l’arrivée de la course 1, Hadjar partant 8e a pu grappiller quelques petites places pour finir à la 6e place, d’une course remportée par le russe Lev Lomko (arrivé 10e en course 1 et parti en pole de la course 2).
Tandis qu’à Magny-cours, Isack Hadjar, parti 4e dans les deux courses 1 et 3, a réussi à monter sur le podium dans les deux courses au prix de deux superbes dépassements sur le Japonais Iwasa, pour finir 3ème en course 1 et 2ème en course 3, les deux courses ont été cette fois-ci remportées par le japonais Ren Sato.
Déjà licencié du club algérois du NRDI (Nadi Riyadhi Dely Ibrahim), Isack Hadjar est actuellement considéré comme l’un des meilleurs espoirs de la FFSA (Fédération Française du Sport Automobile), qui soutient sa carrière jusqu’à présent. Au moment où la polémique sur le « cas » Aouar a enflé sur les réseaux (pour rappel Aouar est un footballeur algérien qui évolue à l’Olympique Lyonnais en France et qui a opté pour le maillot tricolore au lieu des verts), la question de « Que feront les autorités compétentes en Algérie de Isack Hadjar » ? mérite d’être posée. Sera-t-il « récupéré » (lui qui a couru en Karting sous le drapeau national), ou sera-t-il « laissé » à la France qui bénéficiera de son talent, au moment où celui-ci est considéré comme l’un des favoris cette année pour le Titre en F4-FIA France, et grand espoir pour l’avenir dans les catégories supérieures, et tout ce que ça pourrait représenter pour l’image du Pays.
Car en effet, il pourrait être un parfait ambassadeur pour les couleurs nationales dans la période où une « nouvelle Algérie » est en train d’être bâtie, et que le pays s’apprête à recevoir également un grand événement sportif mondial, que sont les Jeux Méditerranéens d’Oran, prévus en 2022. Si les jeux peuvent être une vitrine pour le Pays, Isack pourrait quant à lui être un excellent porte-drapeau à l’international, dans les catégories supérieures à la F4, et qui mènent à la F1. Puisque dans ces dernières, il sera confronté à des pilotes qui viennent des quatre coins du monde, pour aller courir en courses d’ouvertures des Grand Prix de Formule 1, devant les yeux de millions de fans et téléspectateurs du monde entier, sur des circuits mondialement connus, et où la couverture médiatique est irréprochable. Mais tout ceci dépendra évidemment de la prise en charge de sa carrière en monoplace par les autorités algériennes à travers des fonds destinés à « l’élite » sportive, surtout que nous avons désormais un Secrétariat d’État qui y est destiné, ou par le biais de grandes entreprises nationales, ou même en partenariat avec des multinationales installées ici en Algérie.

Daoud Ben Saida