53ème vendredi de mobilisation : le Hirak fête son 1er anniversaire

0

Des citoyens sont sortis vendredi, à travers plusieurs wilayas du pays, à la veille du premier anniversaire du Hirak, le 22 février, décrété par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie ». Pour ce 53ème vendredi, les manifestants ont occupé les espaces traditionnels du Hirak pour exprimer leur aspiration au « changement pour l’instauration d’un Etat de droit », « la poursuite de la lutte contre la corruption », « la démocratie », « l’indépendance de la justice » et « la préservation de l’unité nationale ».

e Hirak, mouvement populaire pacifique et citoyen aux revendications foncièrement politiques, boucle ce vendredi sa première année, en ayant à son actif d’avoir mis fin à une dérive autocratique et mis le cap sur une nouvelle gouvernance en adéquation avec l’évolution de la société, sauvant l’Etat national d’un effondrement.

Ce mouvement populaire, au bout d’une année de mobilisation, tous les vendredis, dans plusieurs wilayas du pays, a suscité l’admiration en raison du maintien de son caractère pacifique. Les manifestants avaient commencé à affluer à Alger-centre, tôt la matinée, pour bien marquer cette date hautement symbolique.

Les principales artères de la capitale, à savoir la Grande-Poste, rue Didouche Mourad, la Place Audin, l’avenue Pasteur, la Rue Hassiba, le Boulevard Amirouche ou encore la place Maurétania ont connu une affluence importante des citoyens arborant notamment l’emblème nationale et des portraits des héros de la Guerre de libération nationale.
Ils ont réclamé un changement, la consécration de la volonté populaire et l’indépendance de la justice.

Les manifestants ont appelé à la libération des personnes arrêtées lors des précédentes marches et à la préservation de ce mouvement de contestation de toute tentative de récupération ou de division.

Dans le centre du pays, les marches ont été mises à profit par les manifestants pour réitérer leur revendication d’une « rupture avec l’ancien système, insistant sur la préservation du caractère pacifique du mouvement ».

A Bouira, Bejaia, Tizi-Ouzou et Boumerdes, les manifestants ont exprimé leur détermination à poursuivre le mouvement jusqu’à la prise en charge des revendications portées par le « Hirak » pour, entre autre, la consolidation de la démocratie, l’indépendance de la justice, la liberté de la presse et pour l’émergence d’une « Algérie nouvelle ».

A Blida, Chlef et Ain Defla, les participants à ces marches ont notamment réclamé le respect de la souveraineté populaire, appelant à la poursuite de la lutte contre la corruption.

Dans l’Est du pays, des groupes de citoyens ont manifesté pacifiquement dans certaines wilayas réitérant leurs revendications en faveur de « réformes politiques et économiques » conformément aux aspirations du peuple, et la « poursuite de la campagne de lutte contre la corruption » pour provoquer le changement tant attendu.

A Constantine, El Tarf, Tébessa, Batna et Annaba, les manifestants ont scandé des slogans réclamant la « consolidation de la démocratie », « l’indépendance de la justice » et « la liberté de la presse ».

Dans certaines wilayas de l’Ouest du pays, à l’instar d’Oran, de Saida, Mostaghanem, Sidi Bel Abbès et Tlemcen, des groupes de citoyens ont marché pacifiquement appelant à concrétiser l’Etat de droit et poursuivre la lutte contre la corruption, tandis qu’aucune manifestation du genre n’a été constatée dans d’autres wilayas comme Mascara, Relizane, Naama et Tissemsilt.

Dans le Sud du pays, de petits groupes de manifestants se sont également rassemblés à Laghouat et à Touggourt, empruntant leurs circuits habituels et reprenant des slogans similaires appelant au changement, à la lutte contre la corruption et à la préservation de l’unité nationale.

Le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait affirmé jeudi que le Hirak était un « phénomène salutaire », mettant en garde contre « toute tentative d’infiltration quelle soit de l’intérieur ou de l’extérieur ».

Lors de sa rencontre périodique avec les médias nationaux, le Président Tebboune a indiqué avoir signé « un décret consacrant le 22 février Journée nationale, sous la dénomination de +Journée nationale de la fraternité et de la cohésion entre le peuple et son armée pour la démocratie+ », précisant que « cette Journée nationale, dont le décret présidentiel sera publié au Journal officiel, sera célébrée tous les ans ».

Réaffirmant que « le Hirak béni a préservé le pays d’un effondrement », M. Tebboune a déclaré que « l’Etat national a failli s’effondrer totalement comme ce fut le cas dans certains pays, aujourd’hui, en quête de médiations pour le règlement de leurs problèmes ».
R. N.