Bonatiro n’a pas répondu au ministre de la Santé : un mystificateur acculé ?

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Fantasque astro-physicien, plus porté sur la polémique que quelque science infuse, Loth Bonatiro a défrayé la chronique toute la semaine écoulée, à l’ombre de la pandémie dévastatrice du coronavirus.
De ces occurrences qui ouvrent la voie aux charlatans de tous bords d’œuvrer à exploiter la détresse humaine.
Bonatiro s’y est-il inscrit en droite ligne ?
Montant au créneau, via les réseaux sociaux et certaines chaines télés privées qui ne répugnent pas à l’éhonté et le charlatanisme, justement, il a méthodiquement exploité la désespérance d’une société aux aguets face au danger d’un virus qui donne le tournis aux plus illustres des savants du monde.
Il a commencé par frapper les esprits en s’habillant, sur plateau- TV, des apparats d’un grand illuminé qui évoque des souvenirs , à la sortie du ventre de sa mère même, pour convaincre de dons paranormaux qui l’investiraient donc, de la mission de sauver l’humanité au besoin.
Se prévalant d’un remède miracle, trouvé par un cluster médical occulte qu’il préside, contre le redoutable covid-19, il a pris comme bouclier de défense la tranche la plus crédule de la société et les réseaux sociaux où prédominent, plus les contempteurs du pouvoir que de réels partisans du charlatan devenu médecin-lumière malgré lui.
La stratégie était simple, où il fallait crier fort au complot contre le ‘’savant algérien à la potion magique et profondément patriote’’.
Plutôt que de laisser braire, les autorités retournent le piège à l’envoyeur. Le président de la République instruit son ministre de la Santé qui reçoit Bounatiro et l’accule en exigeant les minimas pour breveter sa trouvaille, surtout se soumettre au cheminement réglementaire lié à tout protocole de nouveau médicament.
Depuis, Loth Bonatiro a coupé son téléphone, même au ministre.
Silence éloquent ? L’astro- physicien semble être allé trop loin, cette fois, en commettant un véritable outrage à institutions.
Ses clowneries jouées, sur plateaux TV et réseaux sociaux, ne pouvaient, comme de juste, amuser les plus hautes autorités du pays, à fortiori quand celles-ci se trouvent accaparées par la crise sanitaire terrible qui ébranlent leurs concitoyens.
Bounatiro rendra- t -il compte de son inénarrable légèreté ?

Noufel Bousshaki