Pillage des ressources naturelles du Sahara Occidental par le Maroc : la 44e Eucoco dénonce la complicité de l’UE

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La 44e Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) a dénoncé samedi à Vitoria-Gasteiz, l’Union européenne (UE) pour sa complicité flagrante avec l’occupant marocain dans le pillage des ressources naturelles sahraouies.

«Le régime marocain ne rend aucun compte de sa soi-disant administration à l’Assemblée générale de l’ONU ce qui serait une obligation s’il était une puissance administrante reconnue, car la véritable puissance administrante, en droit, reste l’Espagne», a souligné la 44e Eucoco dans sa conclusion sur les ressources naturelles sahraouies.

La Conférence a rappelé, dans sa conclusion, que «l’Espagne a abandonné ce territoire (Sahara occidental) en novembre 1975, quand elle a signé les accords de Madrid avec le Maroc et la Mauritanie qui se sont dès lors partagé le territoire».

L’Espagne, en tant que puissance coloniale engagée dans le processus de décolonisation, souligne-t-on, «a ainsi abandonné le peuple sahraoui auquel elle devait protection».

«Par ailleurs, en signant avec l’UE, le 28 janvier 2019 l’accord d’association étendu au Sahara occidental, puis le 4 mars 2019 l’accord de pêche étendu aux eaux sahraouies, le Maroc a reconnu, sans le dire mais de fait, qu’il n’est pas souverain sur le territoire sahraoui», a soutenu la 44e Eucoco.

L’UE doit cesser son soutien à l’occupation

«Ni souverain, ni puissance administrante, le Maroc est en fait un occupant», a souligné l’Eucoco, rappelant que «le Maroc a annexé militairement les 2/3 du territoire sahraoui, à l’ouest d’un mur de sable qu’il a érigé dans les années 1980».

«Un mur de 2700 km de long cerné de barbelés et de millions de mines anti personnel qui font toujours des victimes sahraouies, en particulier parmi les nomades, et alors que le royaume refuse jusqu’à aujourd’hui de signer la Convention d’interdiction des mines anti personnel d’Ottawa», a-t-on dénoncé.

Aussi, ajoute la conclusion, «quand l’Union européenne signe avec le Maroc des accords commerciaux dont l’application est étendue au Sahara occidental, elle se rend complice de cette occupation».

Le peuple sahraoui a un représentant légal, le Front Polisario, mouvement de libération nationale reconnu par l’ONU, que la Cour de justice de I’UE (CJUE) elle-même considère comme tel, et qui peut seul donner en droit le consentement du peuple sahraoui a toute extension d’accords commerciaux UE/Maroc sur son territoire, a rappelé la Conférence.

«Mais, plutôt que demander le consentement du Front Polisario, l’UE continue sous l’impulsion de sa Commission de préférer traiter avec le Maroc qui n’a aucun droit sur le Sahara occidental», a-t-on soutenu.

Pour cette 44e édition de l’Eucoco, sous le slogan «1975-2019, 44 ans de lutte pour l’Indépendance. La Décolonisation du Sahara occidental, une garantie pour la Paix et la Stabilité dans la Région», plus de 500 participants venus des quatre coins du monde, ont réaffirmé leur attachement au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.
R. I.