E-Commerce : Hakim Soufi prône le marketing pédagogique et lance une idée

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Le projet de Loi relatif au commerce électronique a été avalisé, mercredi 4 octobre, en Conseil des ministres, présidé par le président de la République.

Une avancée considérable dans l’optique de la consécration irréversible de l’option « vente en ligne » pour laquelle l’opinion publique nourrissait moults appréhensions jusque là.

De ce point de vue, le débat organisé récemment sur le plateau de Canal Algérie dans l’émission « la semaine Eco » animée d’une main de maître par la journaliste Khemici Imen, a eu le mérite de lever davantage le voile sur la formule du e-Commerce, en tentant d’assembler différents sons de cloches.

D’autant que les invités  conviés au débat constituaient un panel « es qualité » avec la présence de Mahmoud Dif, représentant du MPTIC, Mehdi Oumarouayache, président du cluster numérique, Mohamed Hakim Soufi, P-dg de la compagnie d’assurance Macir Vie et la directrice marketing du site Jumia.

Il s’agissait pour le plateau de Canal Algérie de répondre à la problématique de la vente en ligne, telle que « balbutiée » jusqu’à maintenant.

Dans ce contexte, les intervenants ont eu à constater des difficultés avérées, nées du type de paiement en soi, à savoir le «cash » ou la «carte CIB».

A cette contrainte est venue se greffer une  autre, ont-ils fait remarquer, et qui reste liée au phénomène de l’informel, signalant que l’on pouvait tout autant trouve les mêmes produits sur le site web et au marché noir mais  fatalement  sans factures ; et donc moins chers.

A cela s’ajoute l’effort, jugé insuffisant, des banques dans la délivrance des cartes CIB. Le panel  a relevé, enfin, que le législateur devrait aller plus vite dans la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire incitatif qui pousse à l’utilisation de la carte CIB, à croire que leur appel a été entendu,

Le panel était aussi d’accord avec le P-dg de Macir Vie, estimant qu’il y a lieu de promouvoir en priorité un «Marketing Pédagogique», dira Soufi, afin de comprendre l’utilité et l’intérêt qu’ont les clients à acheter sur le web,

Toutefois, et en dépit d’un démarrage laborieux du e-Commerce, l’évolution reste perceptible. En atteste les affirmations  des deux responsables de Macir Vie et de Jumia qui ont souligné l’intérêt croissant des clients, traduit par des statistiques éloquentes des visites de leurs sites respectifs et conséquemment des prospects et contrats réalisés.

Ce constat ainsi fait, où «l’activité existe et évolue chaque mois de plus en plus», Macir Vie et JUMIA affichent clairement leurs dispositions à  passer au ‘’Tout digital’’. Ne reste plus, à leur yeux, que l’entrée en vigueur de  la loi sur le e-Commerce qui va permettre, selon eux,  d’offrir un large éventail  de services digitaux au profit exclusif de la clientèle pour plus de rapidité et plus d’aisance, s’agissant de  souscrire à tout contrat et/ou achat en toute sécurité et sans peine.

Mais pas que. Hakim  Soufi, met en avant le fait que  «le e-Commerce va permettre, à terme, une   plus grande traçabilité des opérations et des flux financiers avec une diminution drastique de la masse monétaire en circulation et donc mécaniquement une diminution de l’inflation».

Intervenant à son tour, le représentant du MPTIC a tenu à rassurer tout son monde en rappelant que les lois existaient, à même de protéger le consommateur de toute arnaque sur internet. Rappelant que les dispositions y afférentes existaient dans le code du commerce, il a en outre fait remarquer qu’elles seront encore plus déployées et précisées dans le projet de loi sur le e-Commerce.

Mais il reste incontestable que le clou du débat a été l’ultime intervention du P-dg de Macir Vie, agissant au nom des compagnies d’assurance en sa qualité de second Vice President charge des assurances de personnes à l’Union algerienne des compagnies d’Assurance et de Réassurance (UAR)

En effet, Hakim Soufi a brassé large, en appelant à ce que toutes les assurances algériennes puissent vendre leurs contrats d’assurance-voyage à l’étranger via leurs site web, donc via internet, une stratégie qui passe, selon lui, de façon incontournable, par le concours  du ministère des affaires étrangères.

Précisant sa pensée, le PDG de Macir Vie estime que le MAE, et dans le cadre de la promotion des investissements des compagnies d’assurances et de la captation des devises au profit de notre Pays, peut attendre des différents consulats à travers le monde d’exiger des demandeurs de visas pour l’Algérie de souscrire obligatoirement à des contrats d’assurance voyage sur internet via les sites web des compagnies de droit algerien , à l’instar de celui de son entreprise (www.macirvie.com).

Mais où Hakim Soufi marque les esprits est quand il prend l’engagement solennel, devant les téléspectateurs de donner instruction à sa banque partenaire que l’ensemble des montants perçus, fruits de telles opérations, en devise et dans leur totalité soit reversés à la compagnie exclusivement en dinars et que ces devises restent entre les mains de la Banque d’Algerie,

Visionnaire, il estime que cette perspective  est une preuve qu’un soutien des pouvoirs publics sur des opérateurs économiques peut amener à une croissance des activités d’un secteur et «une fierté de soutenir , à son petit niveau, la captation de devises étrangères» , a-t-il conclu, en rappelant que le chiffre d’affaire estimatif est de près de 30 millions d’Euros annuels, en cette période de crise, tout apport est bon à prendre

Son appel sera t’il entendu par les autorités ?

À suivre

Azouz Koufi