Permanence de l’Aïd : un dispositif inefficace

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Devenue récurrente, la permanence des commerces durant l’Aïd et autres jours fériés semble toujours échapper au contrôle et suivi sensés l’ériger en obligation par la force de la loi et de la réglementation.

Et si certains prestataires de service, à l’instar des transports, qui trouvent justement leurs comptes en fructifiant leurs dividendes à l’occasion, d’autres, d’importance capitale pourtant, rechignent à la besogne, pénalisant grandement le citoyen.

La boulangerie s’y inscrit en droite ligne générant une situation navrante, d’autant que le pain constitue encore un maillon indispensable pour le créneau de la restauration.

La situation perdure depuis des lustres sans qu’une solution appropriée ne soit apportée. De nouveau, les grandes villes et la Capitale en particulier sont restées sans pain, ouvrant la voie à la débrouille et la spéculation dans la mesure où la baguette, par-ci,  est sortie du frigo, ou, par-là, elle fait place à la galette traditionnelle cédée au prix fort.

Le ministère du commerce, relayée par l’inopérante association de l’Union Générale  des Commerçants et Artisans  Algériens (UGCAA) se gargarisent à chaque coups de chiffres biaisées qui ne convainquent point le consommateur confronté à la réalité du terrain.

Au grand jamais, ces deux parties concernées en premier lieu par cet épiphénomène qui foule aux pieds la notion de service public, ne sont allés en profondeur pour l’endiguer.

De façon générale, les boulangers surfent sur le prétexte  de la Main d’œuvre résidant hors wilaya et devant «impérativement» rejoindre le foyer les jours de fête. Un impératif certes civique et moral, mais alors, quid  de tous ces corps astreint au travail posté ?

Au même titre que la réglementation en usage  dans toutes les autres corporations, il pourrait être envisagé le recours à la stimulation pécuniaire, à l’issue de concertations et de négociations «sérieuses» avec les différents opérateurs plutôt que les promesses de mesures coercitives qui n’ont jamais impressionné, ni réglé le problème.

Pour l’heure la loi prévoit des sanctions qui vont de l’amende à la fermeture du local qui ont fini, à force d’inobservance quasiment généralisée, par tomber en désuétude et, partant, par rendre tout espèce de dispositif foncièrement obsolète.

Azzouz Koufi