Mercuriale : la « discipline » citoyenne a fini par l’emporter

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Exceptionnellement, historiquement même, les prix des fruits et légumes ne se sont pas envolés, comme ça a toujours été le cas à l’avènement de chaque mois de ramadan.

Ainsi, deux raisons essentielles semblent avoir concouru à éviter que cette année la mercuriale soit restée relativement stable. La relance de l’agriculture, loin d’être un slogan creux, est en passe de donner des « fruits » absolument exceptionnels.

L’abondance de la production, en effet, n’a d’égal que sa qualité. Mieux, l’agriculture saharienne, à laquelle le président Tebboune avait consacré un conseil des ministres au regard de sa très grande importance, le recours à certains techniques modernes mais peu coûteuses, comme les serres en plastique ou bien l’irrigation grâce au système du goutte-à-goutte, a permis à des fruits et des légumes d’être présents sur les étals en dehors de leurs saisons habituelles.

L’abondance de la production, selon la bonne vieille loi de l’offre et de la demande, a fait baisser les prix en dépit des activités délictueuses des mandataires et autres grossistes. Mais ce constat ne suffit pas à lui seul à expliquer le phénomène exceptionnel observé dans nos marchés durant ce mois de ramadan.

De fait, le caractère « exceptionnel » de ce mois de jeûne réside très certainement dans le fait qu’il a également été couplé à cette pandémie de coronavirus. Et, pour incroyable que cela paraisse, cette épidémie a généré de nouvelles habitudes de consommation chez les Algériens. Ces derniers, touchés de plein fouet dans leurs bourses, y réfléchissent à deux fois avant d’effectuer la moindre dépense.

Alors que beaucoup d’entreprises ont fermé, réduisant au chômage des dizaines de milliers de travailleurs, celles qui ont survécu, ont réduit drastiquement leur train de vie, en sabrant dans les salaires, les primes et l’ensemble des avantages socioprofessionnelle.

Cet soudain changement de mode de consommation chez les Algériens, adoptés bien malgré eux, carrément à leur corps défendant, a ainsi rendu caduque ce coutumier recours à la spéculation de la part des grossistes, des mandataires et même des détaillants. Finalement, et comme le dit le vieil adage, à quelque chose malheur est bon…

M. A