Pétrole : le Brent plonge à 30,22 dollars

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Le baril de Brent plongeait lundi de plus de 10%, atteignant un plus bas en quatre ans, emporté par le déséquilibre provoqué par l’offre abondante d’or noir et la demande qui ralentit du fait de la pandémie du nouveau coronavirus.

Vers 11H55 GMT (12H55 à Alger), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai est tombé à 30,22 dollars à Londres, en baisse de 10,66% par rapport à la clôture de vendredi, un niveau bas plus vu depuis février 2016.
A New York, le baril américain de WTI pour avril chutait de 8,04%, à 29,18 dollars, toujours au-dessus de son dernier plancher atteint lundi dernier à 27,34 dollars.
Les prix du pétrole avaient bouclé vendredi leur pire semaine depuis la crise financière de 2008, perdant aux alentours de 25%.

« Le Brent menace désormais de passer sous les 30 dollars », ont averti les analystes du marché.

« L’offre et la demande prennent une direction opposée comme rarement vu auparavant », ont-ils fait constater, en affirmant que ce phénomène exerce une pression très forte sur les prix des deux barils de référence.

Les cours sont en effet pris en étau entre les perspectives d’une demande mondiale ralentie par les mesures instaurées par les Etats pour enrayer la propagation du Covid-19 et des pays membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) livrant une guerre des prix avec leur allié russe.

Cette lutte acharnée pour sauver ses parts de marchés a démarré quand l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux alliés majeurs au sein de l’organisation, ont annoncé leur intention d’inonder les marchés mondiaux d’or noir après le refus le 6 mars de leur allié russe de limiter davantage la production d’or noir pour soutenir les cours.

Sur le front de la pandémie, l’explosion du nombre de cas de contaminations, particulièrement en Europe, tétanise les places financières, qui redoutent une récession économique mondiale, accentuant la pression sur les cours du brut.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a, par ailleurs, décidé dimanche une baisse drastique et exceptionnelle de ses taux d’intérêt, ramenés dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25%, contribuant à alimenter la panique des investisseurs.
R. E.