Alimentation en eau potable : Bonjour les coupures

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C’était dans l’air du temps. La faible pluviométrie enregistrée cette année a grandement impacté le volume de remplissage des barrages en Algérie, don le plus performant, à l’instar du barrage de Taksebt, tourne à moins de 50%.

Il y a peu, le ministre des ressources en eau, Mustapha Kamel Mihoubi, évacuait le spectre d’un stress hydrique foncièrement prononcé durant le Ramadhan et la saison estivale, mais la situation cruciale semble mettre un bémol à de telles assertions.
Ainsi, ces derniers temps, les perturbations dans l’alimentation en eau potable ont pris de l’épaisseur, notamment dans les villes à fortes population, dont la Capitale, Alger.

Le couperet vient de tomber, lundi, sous la forme d’un communiqué de la Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (SEAAL), en charge de la gestion de l’eau dans cette première wilaya du pays.

Le document de la SEAAL annonce des restrictions devant être mises en branle dès ce mardi, soulignant que l’alimentation en eau potable, de toutes les communes de la wilaya, va passer de H/24 à 8/24, sur une plage horaire de 12H 00 à 20H 00.

La société des eaux explique que cette mesure tendait à la sécurisation et l’optimisation de la ressource en eau, mettant en avant la perte dans le volume de production de 350.000 m3 par jour (1,2 million/j de m3 à 860.000 m3/j) des barrages en raison de la faible pluviométrie enregistrée ces trois dernières années.

Une occurrence qui lève bien des appréhensions et met à nu les insuffisances de la stratégie nationale en matière de gestion de l’eau potable.
Sur ce plan, la première faille semble être l’intérêt porté à l’édification des barrages au détriment de la réalisation de stations de dessalement d’eau de mer dans un pays qui se targue de plus de 1000 km de façade maritime.

Vient en second lieu, la tarification au rabais d’un produit subventionné par l’Etat et qui imparablement devait aboutir à un gaspillage quasi fatal, le citoyen algérien n’étant pas imbu des règles du civisme et de la parcimonie économique d’une denrée cédée à bon marché.
Plutôt que de se mettre à la merci d’un ciel devenant de plus en plus capricieux, les pouvoirs publics gagneraient à revoir leur stratégie en la matière.
De ce point de vue, le réajustement des tarifs de l’eau et la planification d’une multiplication des stations de dessalement, apparaissent comme une panacée incontournable.
Azzouz K.