Benbouzid : « L’Algérie va acquérir le vaccin contre la covid-19 quel que soit son prix »

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Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid a déclaré, jeudi à Alger, que l’Etat était déterminé à acquérir le vaccin contre la covid-19 pour protéger les citoyens, quel que soit « son prix ».

Lors d’une conférence de presse animée avec des cadres du ministère sur la situation épidémiologique de la propagation du nouveau coronavirus, le ministre a précisé que « l’Algérie a intégré le groupe Covax, qui compte 170 pays, pour garantir une protection à travers l’utilisation du vaccin que recherchent actuellement quelque 200 laboratoires à travers le monde, dont 8 à 10 laboratoires sont à des stades avancés dans leurs tests cliniques ».

« Dès sa commercialisation, l’Algérie acquerra le vaccin pour protéger ses citoyens, quel que soit son prix », a-t-il souligné. Dans ce cadre, M. Benbouzid a rappelé que l’Algérie a « intégré le groupe de l’Unicef qui s’emploie à acquérir 500 millions de vaccins à prix réduit », précisant que « l’organisation est parvenue à réduire le prix de 40 dollars à 2 dollars seulement ». Mercredi, 548 nouveaux cas confirmés de coronavirus, 10 décès et 230 guérisons ont été enregistrés en Algérie.

S’agissant de la situation pandémique ,en recrudescence ces derniers jours, Pr. Benbouzid l’a imputée à « une baisse de la vigilance et au non-respect des règles essentielles mises en place par le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus », rappelant l’impératif du port du masque, qui reste selon lui, le meilleur moyen de prévention, sans négliger, bien évidement, les autres mesures dont la distanciation physique, le lavage régulier des mains au savon et l’utilisation du gel hydro-alcoolique.

Pour le ministre, cette situation s’explique aussi par le retour de la vie à la normale notamment avec la reprise des différentes activités commerciales, les études et les salles de prière, avant de mettre en garde contre « l’aggravation de la situation si la société ne respecte pas les mesures préventives, ce qui incitera les pouvoirs publics à prendre des mesures plus strictes dans les prochains jours, à l’instar de certains pays développés qui font face à une nouvelle vague de ce virus.

Le ministre de la Santé a rappelé, dans ce sens, que les pays dont les citoyens ont respecté le port du masque avaient enregistré zéro cas ce qui reflète l’importance de ce moyen « disponible et pas cher ». Par ailleurs, le premier responsable du secteur a indiqué que « l’Algérie a su contenir la situation sans dysfonctionnement aucun en termes de gestion », déclarant « nous allons collaborer avec les autres secteurs pour faire face à une deuxième vague, plus féroce et virulente que la première ».

De même qu’il a annoncé que son département allait organiser des visites sur le terrain et des réunions avec les représentants du secteur, directions et hôpitaux, en vue de limiter la propagation du virus, ajoutant que le ministère, appuyé par le comité scientifique et les moyens d’information, présente touts les faits concernant le virus aux citoyens.

Pr. Benbouzid qui a rassuré les citoyens quant à « la disponibilité des équipements d’oxygène », a mis en avant le rôle des walis qui accordent, au besoin, des aides financières au secteur et les corps y relevant.

Plus de 16.000 lits mobilisés pour faire face à la situation

Le directeur général des structures sanitaires au ministère, Lyes Rahal a affirmé, pour sa part, que le ministère de la Santé avait mobilisé plus de 16 000 lits à travers le territoire national, en dépit de l’occupation de 4000 lits seulement à travers le pays, précisant que le nombre global de lits occupés durant le pic pandémique enregistré en juillet dernier était de 12 000 lits.

Les capacités des hôpitaux d’Alger qui connaissent actuellement « une forte surcharge » en nombre de cas Covid-19 ont été renforcées, a souligné le même responsable, précisant que le taux d’occupation des lits en réanimation dans la capitale est estimé à près de 85%, contre 65% pour les cas d’hospitalisation. Il a annoncé, en outre, « qu’il sera renoncé aux autres activités en cas de recrudescence de la pandémie », à l’exception des urgences médicales et la prise en charge des maladies chroniques.

Le ministre de la Santé avait donné des orientations aux directeurs de la Santé et aux gestionnaires des hôpitaux pour réserver 50% des lits aux urgences médicales et aux maladies graves. Pour sa part, le directeur de la prévention au ministère de la Santé, porte-parole officiel du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie Covid-19, Dr. Djamel Fourar a passé en revue les mesures prises par les pouvoirs publics depuis l’apparition, en février dernier, du premier cas Covid 19 en Algérie, celui du ressortissant italien testé positif qui travaillait à Hassi Messaoud, citant l’installation de la cellule de veille, puis des commissions de suivi de la situation pandémique.

Il a rappelé, en outre, la mobilisation des moyens logistiques pour la gestion et l’organisation de la situation et l’installation du comité national de suivi de la pandémie.

Aussi, a-t-il fait état du taux d’infection, qui a atteint juillet dernier (Pic des contaminations) de 2 pour 100.000 cas, puis a connu une sorte de stabilité en septembre dernier, en enregistrant moins d’un cas pour 100000 habitants, pour remonter à la mi-octobre à 1,2 pour le même nombre de la population.

Selon Dr. Fourar, les régions de l’est et du centre figurent parmi les zones les plus touchées par la propagation du virus par rapport aux autres régions à l’ouest du pays et beaucoup moins pour les régions du sud, soulignant qu’en juillet dernier, un cas transmettait l’infection à quatre personnes, tandis qu’aujourd’hui un cas transmis l’infection à 1,2 personne.

Concernant l’acquisition de 1.8 millions de doses du vaccin contre le virus de la grippe saisonnière au lieu de 2.2 millions les années précédentes, la directrice générale de la pharmacie et des équipements médicaux au ministère de la santé, le professeur Wahiba Hadjoudj, a précisé que cela était dû à la « rationalisation de l’utilisation de ce vaccin », dont un pourcentage important – malgré son coût élevé – restait sans utilisation.

La même responsable a affirmé que le vaccin de cette année est « plus efficace en matière d’immunité que les années précédentes », annonçant que l’Etat importerait une quantité de doses supplémentaires si la situation l’exigeait.
R. N.