Elections locales : du pragmatisme du FFS à l’attentisme du RCD

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Dans la perspective des élections locales du 27 novembre 2021, les deux principaux partis qui se partagent historiquement l’hégémonie sur la Kabylie affichent des positions fortement contrastées.
Claire et résolue, celle du Front des Forces Socialiste (FFS) a été traduite vendredi passé par le Premier secrétaire national, Youcef Aouchiche, qui a fait part de la décision «à l’unanimité» du Conseil national de prendre part aux municipales prochaines.
Aouchiche qui s’est adossé aux principes cardinaux du FFS, n’a pas manqué de souligner, conjoncture politique tumultueuse ambiante oblige, qu’être dans «l’opposition ne signifiait pas s’attaquer à l’Etat- Nation».
Il portera ensuite, dans une première retentissante, une attaque frontale contre le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) qu’il taxera d’ennemi du FFS, à l’aune des événements politico- sécuritaires qui secouent l’Algérie depuis l’épisode des incendies, notamment en Kabylie.
Cette position globale et sans ambigüités du plus vieux parti de l’opposition rappelle et perpétue l’esprit de son leader charismatique historique, Hocine Aït Ahmed, aujourd’hui disparu, qui avait assis, lors des élections locales de 2002, le concept de ‘’la démocratie participative’’, en s’opposant frontalement au mouvement citoyens dit «Aarouche» qui régnait en maître des lieux.
A l’inverse, le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), le plus grand rival du FFS à l’article identitaire, parait aux antipodes de telles positions.
Embarqué dans les jeux politiques et des enjeux patents ou latents, le parti de Mohcine Belabbas a fait l’impasse, au même titre d’ailleurs que FFS et la mouvance dite démocratique, des législatives de juin 2021.
S’agissant des élections locales du mois de novembre prochain, la donne change radicalement en ce que cette échéance impacte directement la vie citoyenne via la prise en charge de ses préoccupations quotidiennes et partant le raffermissement des liens entre le citoyen et ses édiles locaux.
C’est dire un peu que le RCD, qui n’a pas jusqu’à présent décliné sa décision d’y participer, joue quelque peu avec le feu en prenant le risque de mettre en jeu son ancrage dont les courroies de transmission seront alors irrémédiablement coupées.

Rachid A.I.