France : le mouvement de grève se durcit

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Le mouvement de grève des travailleurs contre la réforme du système des retraites en France, initié depuis le 5 décembre, se durcit, mardi, à la faveur de l’appel à une mobilisation générale lancé par l’ensemble des syndicats, selon les médias locaux.

Les syndicats : CGT, Force ouvrière, la CFE-CFC, Solidaires et la FSU ont tous appelé leurs salariés à une forte mobilisation, mardi, à Paris et dans d’autres villes, pour réclamer le retrait pur et simple du projet, ajoutent les mêmes sources.

Dans le secteur des transport, un TGV sur quatre et un train de banlieue sur cinq « en moyenne », seront uniquement de service. Toutes les lignes de métro seront fermées à Paris, a indiqué la Sncf dans un communiqué. Les compagnies aériennes ont été priées de réduire de 20% leur programme de vols à l’arrivée et au départ de Paris-Orly, tandis que les salariés des autres secteurs ont été tous conviés, lundi, par leurs syndicats respectifs à marcher en nombre à Paris et en régions en rangs serrés sous forme de cortèges. L’enjeu est de taille, s’accordent à dire les Syndicats.

« Le Gouvernement est pris de panique et les premières fissures commencent à apparaitre en son sein. La démission lundi de l’artisan du plan de réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, est révélateur sur le conflit d’intérêts », affirme-t-on.

Un « geste de courtoisie » initié, lundi, par la majorité présidentielle à l’endroit du CGT, va également, indique-t-on, dans le même sens. La déclaration du Medef révèle aussi l’état d’esprit critique des patrons, ajoute-on.

« Il est temps de mettre un terme aux blocages », a supplié le Medef dans une lettre à ses adhérents. La mobilisation doit être, en outre, massive, selon les syndicats, « car elle intervient à la veille d’une rencontre – à laquelle a appelée le gouvernement- et des fêtes de fin d’année. Pour rappel, le 5 décembre, quelque 806 000 avaient manifesté dans les rues de Paris et dans celles des régions.

Le gouvernement refuse de céder et défend sa réforme
En dépit de la mobilisation grandissante des syndicats, le Gouvernement ne veut pas céder du moins jusque-là d’un iota. Toutes les déclarations ayant émané de l’exécutif, à commencer par celles du président de la République Emmanuel Macron, défendent le maintien de cette loi.

« C’est une réforme historique pour le pays. C’est une réforme de refondation avant toute chose et non budgétaire. Elle transformera notre système de retraite », a plaidé M. Marcon récemment. Pour sa part, le Premier ministre, Premier ministre, Edouard Phillipe, a exclu dimanche dans une déclaration à un médias français un recul sur la réforme et sa menée jusqu’à la fin.

« Je suis déterminé à mener la réforme à son terme et très soucieux de le faire en respectant les gens et en répondant à leurs inquiétudes », a-t-il déclaré, affirmant qu’un gouvernement qui renoncerait à réformer les retraites aujourd’hui exposerait la France à une réforme « très brutale » plus tard.

Et d’ajouter : « Si on ne fait pas une réforme profonde, sérieuse, progressive aujourd’hui, quelqu’un d’autre en fera une demain brutale, vraiment brutale », a affirmé, en outre, M.Philipe, au moment où les syndicats annonçait une nouvelle mobilisation, reconductible, pour mardi.

Pour sa part, la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, a indiqué lundi que : la réforme demeure, « nous ne la retirerons pas ».

La réforme des retraites en France, défendue par M. Macron lors de sa campagne électorale prévoit, l’uniformisation des retraites et l’introduction du système de retraite par point. La mise en oeuvre de cette réforme est prévue à partir de 2025 en France, selon le chef de l’Etat. Sa présentation devant le Conseil des ministres pour adoption aura lieu au courant de 2020 après les élections municipales.