Pétrole : les cours subissaient leur chute la plus sévère depuis la guerre du Golfe

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Les cours du pétrole s’effondraient lundi matin et subissaient leur chute la plus sévère depuis la guerre du Golfe en 1991 après l’échec des discussions entre la Russie et l’Arabie saoudite. Vers 11H20 GMT (12H20 à Alger), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai valait 35,52 dollars à Londres, en baisse de 21,54% par rapport à la clôture de vendredi.

A l’ouverture en Asie, il s’est effondré jusqu’à 31,02 dollars, un niveau plus vu depuis février 2016. A New York, le baril américain de WTI pour avril dévissait de 22,02% à 32,19 dollars. Vers 04H30 GMT, il est tombé jusqu’à 27,34 dollars, un plus en quatre ans également. Cette déroute s’explique par la décision de l’Arabie saoudite de baisser unilatéralement ses prix à la livraison, opérant la plus importante réduction en 20 ans.

Cette décision a été prise dans la foulée de discussions de l’Opep+ (rassemblant l’Opep et ses partenaires dont la Russie), qui se sont conclues sans accord vendredi alors que l’épidémie de coronavirus provoque des craintes sur l’activité économique et donc la demande mondiale de d’or noir.

La Russie, deuxième producteur mondial de pétrole et qui n’est pas membre de l’Opep, s’était opposée à une nouvelle réduction de 1,5 million de barils par jour (b/j). Cette mésentente avait déjà fait plonger les cours du brut de 10% vendredi. Par ailleurs, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a indiqué lundi que la demande mondiale de pétrole devrait se contracter cette année, pour la première fois depuis 2009, avec une diminution d’environ 90.000 b/j par rapport à 2019.

Compte tenu de «l’extrême incertitude», elle a aussi publié un scénario plus pessimiste (-730.000 bpj) si les régions affectées prennent plus de temps pour se remettre et que le virus s’étend plus largement.
R. E.