Rallongement des horaires de confinement : un prélude pour un confinement total ?

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C’est une véritable alerte qu’a donnée, samedi, le ministre de la Santé, de la Population et de la réforme hospitalière (MSPRH), Abderrahmane Benbouzid, sur une hausse «terrifiante», a-t-il décrit, de la contamination au coronavirus.
Cette sortie médiatique forte du patron de MSPRH semble, logiquement, faire suite aux nouvelles mesures du gouvernement rendues publiques le même jour et traduites notamment, d’une, par l’extension du confinement à toutes les wilayas du pays et de deux, la rallonge des horaires pour les wilayas les plus touchées par la pandémie.
Pour rappel, seule Blida, wilaya d’épicentre de l’épidémie, est soumise à un confinement total.
Mais à y voir de près dans ces graduations des mesures du gouvernement et surtout la mise en garde de Benbouzid, il est à craindre que l’Algérie s’achemine tout doucement vers le confinement total sur l’ensemble de son territoire.
De fait, tout porte à croire que la propagation du nouveau coronavirus a pris des allures inquiétantes. En effet, les derniers chiffres du ministère de la Santé, établis ce dimanche 5 avril, ne sont guère rassurants, avec 1320 de cas confirmés de Covid-19, 152 décès ; alors les cas de guérisons ne dépassent pas la barre des 100. Des ratios qui placent l’Algérie en tête du taux de mortalité à travers le monde.
Une telle situation dramatique explique et justifie en même temps les nouvelles dispositions prises par les plus hautes autorités du pays et qui constituent vraisemblablement le prélude au confinement total, au moins pour les wilayas les plus touchées par cette pandémie.
Une perspective que n’excluent, d’ailleurs, pas certains praticiens de la santé, au vu la vitesse de propagation du virus au moment où le citoyen ne donne pas l’impression de se soucier, outre mesure, des fondamentaux de la prévention et observés par les populations du monde entier
Il est vrai que l’option du confinement total constitue une extrême mesure, qui nécessite une préparation pointue et surtout la mobilisation d’importants moyens matériels et humains, mais elle s’avère, par moments, incontournable. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a été le premier à appréhender, lors de sa dernière rencontre avec les médias, toute la difficulté de l’application d’une telle mesure extrême.
Mais avec les données inquiétantes, qui se confirment au jour le jour, force est d’admettre, que le pays n’a pas d’autre alternative, à priori.

Noufel Bousshaki